Gros plan sur le rapport “Perspectives du marché de l’habitation”

La Société canadienne d’hypothèques et de logements a dévoilé sa publication annuelle Perspectives du marché de l’habitation. Cette analyse prospective des marchés de l’habitation du Canada publiée chaque année, permet de prévoir les tendances émergentes sur les marchés du neuf et de la revente à l’échelle nationale et métropolitaine.

Québec

2023 verra une baisse importante des mises en chantier et des ventes. Les prix des propriétés continueront de croître tandis que le marché locatif restera sous pression. Le taux d’inoccupation va baisser ce qui fera augmenter les loyers.

Les points principaux

  • Baisse importante des mises en chantier attendue en 2023 en raison de la croissance des coûts de financement.
  • Augmentation des prix des propriétés, même si les ventes diminueront.
  • Le locatif restera sous pression. L’offre insuffisante ne nourrira pas la demande grandissante.

La migration et la vigueur de l’emploi continueront à soutenir la demande

La demande de logements continuera d’être soutenue par le rebond de la migration dans la région. La vigueur du marché de l’emploi, les besoins de main-d’œuvre importants et la présence des institutions d’enseignement supérieur vont continuer d’attirer de nouveaux résidents.

Les années suivantes, le marché locatif restera tendu, car la demande sera forte et l’offre insuffisante.

Les coûts de financement ralentiront les mises en chantier

C’est en 2023 que la hausse se fera le plus sentir. Plusieurs projets pourraient être retardés ou abandonnés. Cette tendance à la baisse se poursuivra au cours des 2 années suivantes.

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Montréal

Le marché connaîtra une baisse des mises en chantier, des ventes, des prix et du taux d’inoccupation et une augmentation des loyers.

Points principaux:

  • Baisse de la demande en raison d’un manque d’abordabilité, un marché de l’emploi moins dynamique et une faible confiance des consommateurs
  • Baisse des prix et transactions sur le marché de la revente
  • Baisse du nombre total de mises en chantier d’habitations
  • Baisse du taux d’inoccupation malgré un ajout record de nouvelles unités locatives

Solde migratoire élevé et forte demande de logements locatifs

Avec l’ouverture des frontières et le retour à une certaine normalité, le bilan migratoire a entamé un rebond. Le solde migratoire au Québec et dans la région de Montréal restera élevé au cours des prochaines années et soutiendra fortement la demande de logements locatifs.

Le ralentissement économique qui devrait avoir lieu en 2023 viendra freiner cette croissance de l’emploi et fera augmenter quelque peu le taux de chômage. Moins de ménages seront enclins à acquérir une propriété ce qui stimulera une fois de plus la demande sur le marché locatif.

Recul des mises en chantier

Les mises en chantier ont diminué de 25 % en 2022 et elles continueront de se replier en 2023, ce qui freinera l’abordabilité sur le marché immobilier. Le repli sera plus accentué du côté des appartements que des maisons et dans le segment des appartements locatifs plutôt que dans celui des copropriétés. Les mises en chantier de logements locatifs demeureront le moteur de la construction.

Taux d’inoccupation en baisse et loyers en hausse

La croissance record de l’offre de logements locatifs se poursuivra en 2023 avec 16 000 nouvelles unités locatives achevées en cours d’année. La demande d’unités locatives sera aussi très forte en raison du nombre de migrants élevé qu’accueillera la région de Montréal.

Également, les ménages qui demeurent locataires plus longtemps en raison de la difficulté d’accéder à la propriété. La demande augmentera un peu plus rapidement que l’offre, ce qui fera baisser le taux d’inoccupation, comme dans les secteurs centraux de Montréal, où les taux d’inoccupation avaient fortement augmenté pendant la pandémie. Les augmentations de loyers se poursuivront avec des faibles taux d’inoccupation. Les milliers de nouveaux logements, généralement plus chers, auront le même effet.

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Gatineau

L’activité sur le marché de la revente ralentira de nouveau et engendrera une pression à la baisse sur les prix.

Points principaux:

  • Baisse de la demande de propriétés en raison des taux hypothécaires élevés et d’un ralentissement de la croissance de l’emploi. Cela devrait mettre fin à la forte croissance des prix,.
  • Baisse de la construction résidentielle, rattrapée par l’effet de la hausse des taux d’intérêt. Cependant, le nombre total de mises en chantier en 2023 devrait demeurer historiquement élevé.
  • Stagnation du faible taux d’inoccupation des logements locatifs.
  • Redressement du bilan migratoire, la demande sur le marché locatif devrait continuer de croître à court terme.

Pression à la baisse sur le taux d’inoccupation

Le faible taux d’inoccupation observé depuis 2018 devrait persister et accentuer une pression à la hausse sur les loyers, aggravant les problèmes d’abordabilité du logement. Le bilan migratoire dépassera les niveaux d’avant la pandémie. La demande sur le marché locatif devrait continuer de croître. D’autres facteurs continuent d’exercer leur influence. Par exemple, des baby-boomers quittent progressivement leur propriété pour emménager dans des logements locatifs.

Par la suite, une stabilisation de la migration et la détente du marché de la revente pourraient relâcher la pression.Le taux d’inoccupation demeurera toutefois faible avec ralentissement des mises en chantier qui pourrait contribuer à la pénurie de logements locatifs.

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10 May 2023 à 19:00